Nouvelle mission, nouveaux clients, prestation importante... les
occasions où il est indispensable d'acquérir son autonomie en anglais ne
manquent pas. Conseils et tour d'horizon des nouvelles méthodes proposées
"to improve your English skills".
Beaucoup
de salariés, cadres ou non, ont compris qu'il était difficile d’évoluer dans un
environnement de travail international sans être autonome en anglais. Souvent,
le manque de pratique empêche d'être à l'aise à l'oral : on cherche ses
mots, les propos manquent de nuances...
Alors, quelles méthodes
pour apprendre l’anglais rapidement afin de s’adapter à un environnement de
travail mondialisé ?
Un séjour en
immersion pour parfaire sa formation
Après avoir suivi
quelques cours en face-à-face avec un formateur pour déverrouiller ses
neurones, Guillaume, un cadre de 40 ans décide, en juillet dernier, de passer à la vitesse supérieure avec
un stage de cinq jours en immersion totale à Dublin. "L'avantage est
d'être complètement coupé de notre langue maternelle", précise-t-il. Douze
heures par jour, il enchaîne des simulations de réunion, de conférence
téléphonique, ponctuées de moments de "détente" où il devait faire
preuve de ses capacités à se débrouiller dans un café ou pour demander son
chemin aux passants. "Ces exercices apprennent à faire face à n'importe
quelle situation et nous obligent à vaincre nos appréhensions", remarque
Guillaume.
Déclic.
Les résultats ne se sont
pas fait attendre : quinze jours après son retour d'Irlande, il participe à une
réunion en anglais où il se surprend lui-même à troquer son ancienne position
de participant attentif à celle de meneur de jeu ! "Les stages en
immersion provoquent souvent un déclic et ils sont d'autant plus efficaces que
le participant va devoir mobiliser promptement ses acquis et qu'il aura fait en
amont les révisions nécessaires pour se remettre dans le bain." En
d'autres termes, vantées par nombre de formateurs, ces expériences à l'étranger
sont plus l'aboutissement que le point de départ d'un processus. Il est
conseillé d’avoir acquis au moins les bases de la langue pour optimiser les
progrès lors d’un séjour court.
Centrer les formations
sur les compétences
Pour réussir sa remise à
niveau rapidement, une organisation méticuleuse se révèle nécessaire. La règle
d'or : se concentrer sur l'essentiel. En quelques mois, il faut
mettre l'accent sur ce qui va réellement être utile dans ses fonctions. Après
avoir cherché à augmenter le niveau général de leurs collaborateurs, les
entreprises sont d'ailleurs en train de changer leur fusil d'épaule : elles
raisonnent désormais en termes de compétences : centrés soit sur des
tâches très précises (organisation de réunions, conférences téléphoniques...),
soit sur des métiers particuliers (l'anglais juridique, l'anglais
financier...). Les cours doivent alors cibler les exercices et mises en
situation pour permettre aux stagiaires de les adapter efficacement à leur poste de travail.
Accorder le
niveau attendu avec le pays visé
Reste que nombre de
cadres supérieurs ne peuvent se contenter de maîtriser le vocabulaire technique
de leur métier ou de leur secteur d'activité que la plupart d'entre eux
connaissent déjà. Ils doivent également pouvoir engager une conversation avec
leurs partenaires, voire organiser un déjeuner au restaurant avec un client où
l'on va parler de tout et de n'importe quoi. Il faut aussi
connaître les codes culturels. Ainsi, les formations spécifiques à l’interculturel
voire le coaching sont adaptées aux personnes souhaitant cibler leurs
connaissances à un pays spécifique.
Le face-à-face
toujours indispensable
Pour atteindre son
objectif, les cours individuels et en face-à-face restent la meilleure solution
car ils évitent de perdre du temps, contrairement aux cours en ligne, qui, même
orientés vers ses besoins, ne bénéficient pas de la même interactivité avec un
professeur. "En réalité, tous ces outils sont chronophages si on ne sait
pas les utiliser. Les cours ou services linguistiques en ligne ne peuvent pas
constituer la base d'un apprentissage rapide, mais doivent venir en complément
de cours classiques", prévient un formateur qui conseille le Blended
learning plutôt que l’e-learning lorqu’on veut apprendre la langue en un temps
limité.
Prendre un coach
pour roder une prestation
C'est peut-être la
méthode répondant aux besoins des plus pressés : le coaching. Réservée
autrefois aux top managers, la formule commence à se démocratiser grâce à
Internet. Rédaction de présentation, réalisation de PowerPoint, préparation
avant une conférence téléphonique : chaque participant, soutenu par les
formateurs, arrive avec sa propre thématique et rode son argumentaire, envisage
les questions éventuelles, apprend à y répondre...
... audiobooks,
films...
Afin de décupler ces
méthodes d'apprentissage passif, les experts préconisent aussi de regarder des
films en anglais avec des sous-titrages dans la même langue afin de fixer un
mot sur un son. Il existe également des audiobooks spécialisés (en finances, en
droit...) que l'on peut écouter dans les transports. "Pour aller de
l'avant, recopier les termes nouveaux, les traduire en français, puis, le
lendemain, les retraduire en anglais permet de s'en souvenir", observe
Emmanuel, 47 ans, qui s'oblige à cet exercice en parcourant des romans en
anglais en plus de ses cours en face-à-face. "Je souhaite me remettre à
niveau rapidement pour faciliter ma recherche d'emploi", rappelle ce
directeur financier.
Osez !
"Il n'y a pas de
recettes miracle. Le grand problème des Français, c'est qu'ils n'osent pas
parler de peur de faire des fautes, alors que c'est en pratiquant que les
blocages disparaissent. Les Anglo-Saxons sont beaucoup moins exigeants : les
ministres font eux aussi des erreurs qui auraient, en France, de quoi les faire
pendre au premier arbre venu !", ceci à l'attention des
perfectionnistes...
LEXPRESS.fr, publié le 17/06/2009